Il était une fois...
à Pibrac, dans un village du Sud Ouest de la France...
une jeune fille, Germaine Cousin, que personne ne remarquait jamais. Sa chevelure n’était pas dorée et ses yeux n’étaient pas aussi verts et profonds que la forêt. Son corps était maigre et malade, et sa main droite était atrophiée.
Elle avait bien eu une maman mais, dès l’âge de trois ans, elle l’avait perdue. Son père se désintéressa d’elle. Elle vécut alors silencieusement et on oublia presque son existence.
Un peu plus tard, son père se remaria.
Sa belle-mère la prit en grippe et exigea qu’elle ne reste pas inutile. C’est ainsi qu’elle se retrouva bergère dans la journée et servante le soir.
Bientôt, alors qu’elle avait 9 ans, naquirent des demi-sœurs. Elle devint alors vraiment gênante et on l’exila de la maison commune. On lui réserva pour dormir la soupente [vliering] de l’escalier de l’étable [stal]. On lui mit des sarments [wijnstokscheuten] comme matelas et on lui donna le minimum de nourriture.
Il lui fut défendu d’adresser la parole à ses soeurs. Alors Germaine passa son temps avec les bêtes, aux champs ou à l’étable.
Le curé du village remarquait, tous les matins, discrète comme un souffle, cette jeune fille qui se glissait à sa messe, l’écoutait pieusement, et ne communiait jamais. Sitôt le ´Ite Missa est´, elle disparaissait. Elle retournait à son troupeau qui, laissé seul aux champs, ne causait jamais de dégâts chez les voisins, restant dans les limites qu’elle lui marquait avant de partir.
Le curé se disait qu’il lui faudrait un jour la rattraper et lui proposer d’assister au catéchisme. Mais il n’en trouva jamais le temps. Alors Germaine apprit à connaître Dieu en écoutant les sermons du dimanche. Ne sachant pas lire, elle récitait son chapelet. Elle choisit Marie comme mère et se mit à parler avec Dieu. Cela devint pour elle toute joie.
Quand elle rencontrait des enfants des métairies voisines [naburige boerderijen], elle leur parlait du Ciel. Elle était bonne avec eux.
[bron]
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